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HISTOIRE DE PRAZ SUR ARLY


HISTOIRE DE PRAZ SUR ARLY    

    http://www.prazsurarly.com/

 

 

L'histoire de Praz sur Arly

 

Rien ne semble venir troubler le calme qui règne autour des fermes de la Thona en ce matin de février 1375. Les agriculteurs de la Thona (la Tonnaz aujourd’hui) sont les premiers habitants de Praz sur Arly.

Ils ont construit logiquement leurs fermes sur le coteau le plus ensoleillé, l’adret. Les maisons sont encore peu nombreuses mais la surface déboisée témoigne d’une volonté de s’agrandir. Sous la neige dorment les terres défrichées qui seront cultivables au retour du printemps.La vie s’écoule doucement dans ce hameau dépendant de Megève.

Au fil des années, les hommes se déplacent et d’autres fermes voient le jour. Réon (Rayon à l’époque) est le second hameau érigé sur l’actuelle commune de Praz sur Arly. Suit le Pratz, où demeure l’actuel centre du village.

Le XVIIème siècle voit la construction de chapelles (Tonnaz en 1600 et Pratz en 1643) puis d’une église, fondée en 1696. Il s’agit de l’église Sainte Marie-Madeleine, unie à la paroisse de Megève.Ainsi le Pratz continue-t-il à s’étendre, idéalement situé sur un lieu de passage très fréquenté à destination d’Italie.

En 1779, une école est fondée par cinq particuliers de Megève. Cette même année, un recensement donne une idée assez précise du nombre d’habitants. Un document officiel fait état des gabellans (assujettis à l’impôt sur le sel ou “gabelle”) sur Praz. Ils sont 51 à la Thonnaz, 28 à Réon et 29 à Pratz de Megève ; guère plus d’une centaine d’âmes qui vivent de la culture et de l’élevage, celui des poulains notamment.

Le 14 juin 1860, les pralins sont définitivement français mais demeurent mègevans. Ils réclament pourtant leur indépendance depuis 1834. Megève y est bien entendu opposé. Les différents sont nombreux, notamment sur le découpage des limites entre Pratz et Megève.

En 1869, Pratz obtient enfin son indépendance, suivant un tracé défavorable à Megève. Un décret impérial favorisé par des divergences politiques entre l’administration impériale et Megève…

 

 

Les classes de neige inventées à Praz sur Arly. Le principe des classes de neige fut inventé à Praz-sur-Arly. C’était en mars 1950 grâce à l’initiative d’enseignants parisiens du cours Victor Hugo. Aujourd’hui, ce principe s’est largement démocratisé.


En Mars 1950, pour la première fois en France, des enfants partaient en classe de neige… Une invention qui avait pour cadre le village de Praz-sur-Arly.

Les premières classes de neige ont eu lieu à Praz-sur-Arly. En effet, celles-ci se sont déroulées du 9 au 30 mars 1950 au chalet « les Bambinos » qui s’appelle désormais le chalet « Val Soleil ».

Cette première française figure au livre des inventions. La formule était révolutionnaire pour l’époque : toute la classe avait été transférée dans le centre de vacances pour trois semaines.

 

 

L’initiative revient à l’institutrice Mlle Muller de Schongor ainsi qu’à Monsieur Lorphelin, directeur du cours Victor Hugo à Paris et à son épouse.

Si les enfants bénéficient aujourd’hui de cours de ski et d’une multitude de loisirs, les élèves de l’époque avaient cours toute la journée. Ils pouvaient seulement effectuer des descentes en luge autour du chalet ou faire des bonhommes de neige en dehors des heures d’école.

L’âge d’or des classes de neige est apparu dans les années 70. De nombreuses variantes de classes « transplantées » ont également été développées : classes vertes, classes de neige, classes découverte… Cette forme de tourisme est un enjeu majeur pour l’économie des stations.

 

Les Contrebandiers :

Lorsque la Savoie devient française en 1860, une zone franche, exempte de taxes, est créée. Praz-sur-Arly en fait partie. La frontière de cette zone est la limite avec Flumet. Les habitants organisent alors un vaste réseau de contrebande avec le reste du Val d’Arly. Praz-sur-Arly, de par sa position en limite des deux départements nouvellement nés de l’Annexion, est idéalement placée sur « la ligne » frontière de la fameuse  zone.
Les crêtes surplombant le village sont autant de passages possibles pour écouler des marchandises revendues jusqu’à six fois leur prix d’achat. Tout est bon pour ce juteux commerce : bien sûr, les traditionnels « tabac, café, sucre » passent effrontément la frontière ; mais aussi allumettes, bestiaux, volailles, vêtements, articles de merceries et autres matériaux de construction… .
Les habitants bénéficiant de cette envieuse situation vont se livrer à un dangereux mais fructueux trafic de part et d’autre des lignes frontières : la contrebande s’organise améliorant sensiblement l’ordinaire plutôt frugal des habitants de nos rudes pays de montagnes.

 

 


En 1923, la France met un terme à cette situation de privilèges dont jouit la Savoie du nord en supprimant la Grande Zone et en remettant les postes de douanes sur les frontières de l’état. Alors, côté Val d’Arly, la contrebande n’a plus de raison d’être, les chalets d’alpages reprennent leur rôle d’abris précaires pour la vie pastorale ; le temps des cachettes pour la camelote à écouler de l’autre côté de la ligne est bien fini.
Les versants abruptes retrouvent leur quiétude et « les chemins de contrebande se sont transformés en pistes de ski générant dorénavant des profits légaux »

 


 

La légende de tirecorde : 

Par un matin de printemps. Un berger qui était parti en champs avec ses bêtes revint bien plus tôt qu’à son habitude. Il soufflait terriblement. Chacun se demanda ce qui avait bien pu lui arriver. Le plus étrange est que, malgré sa course, il était tout pâle et non rougeot comme on aurait pu s’y attendre. L’homme eut du mal à raconter sa mésaventure. Puis il parvint enfin à expliquer l’incroyable.
Alors qu’il arrivait dans le pré, un dragon aux narines écumantes et au regard de braise s’était rué sur le troupeau et avait dévoré plusieurs moutons. Le berger n’en réchappa que par miracle. Les habitants crurent d’abord que l’homme avait perdu la raison. Mais, après vérification, ils durent bien admettre l’inconcevable : un dragon avait élu domicile près du Nant-du-Cheval.

Ha, il n’était pas bête le dragon, loin s’en faut. L’endroit était luxuriant, le torrent était généreux et le gibier ne manquait jamais en cet endroit. C’était aussi le lieu de passage vers Megève et le monstre ne dédaignait pas croquer de temps à autre le voyageur égaré ou le paysan imprudent.

Un soir, les villageois se réunirent à nouveau. Le vieux Muffat, l’un des plus gros éleveurs du village, se plaint de toutes les bêtes qu’il avait perdu au fil de la saison. Beaucoup firent mine de le plaindre, sauf le père Grosset. Pourtant, lui aussi avait perdu des bêtes, et même un berger. Mais il ne se serait jamais apitoyé sur un Muffat.


 

 


Il faut dire que de vieilles querelles opposaient les chefs des deux plus grandes familles du vallon. Chacun y alla de son idée pour se débarrasser du dragon. Mais aucune ne paraissait digne d’intérêt. Nul ne voulait vraiment prendre le risque de devoir mettre en pratique une éventuelle bonne idée. Et puis, seuls les deux grands clans des Pratz, les Grosset et les Muffat, pouvaient espérer rassembler suffisamment de bras pour affronter le monstre.
Les deux chefs de famille le savaient bien mais n’osaient guère prendre les devants. Sûr que la capture de la bête donnerait au clan un prestige immense, bien au-delà du Vald’Arly. Mais un échec eut entraîné la risée de toute la population. Les autres villageois étaient exaspérés et finirent par se mettre en colère. A force de palabres, on en vint à une chose presque inconcevable pour les gens du pays. Muffat et Grosset firent alliance et décidèrent d’un plan pour chasser le dragon.

C’est ainsi qu’au tout début de l’hiver, par un bel après-midi, les hommes les plus téméraires se mirent en route vers le Nant-du-Cheval. Les hommes jetèrent courageusement les cordes tressées les jours précédents et enserrèrent le coup de l’animal. Ils tirèrent de toutes leurs forces afin d’étouffer le dragon. Celui-ci rua et se démena en tous sens.
Malgré les coups de griffes et la lutte désespérée de l’animal, les hommes parvinrent à se rapprocher de l’Arly qui coulait en contrebas. Dans un dernier effort, le groupe parvint à déséquilibrer l’animal et à le précipiter dans les flots tumultueux de la rivière. Le torrent, engloutit le terrible dragon qui périt noyé.  Aujourd’hui, nul ne croit plus en l’existence des dragons. Pourtant à la sortie de Praz-sur-Arly, près d’un petit ruisseau qui sépare le village de sa grande voisine Megève, un lieu porte un nom bien étrange qui intrigue toujours les promeneurs : « Tirecorde ».